Contexte Historique

par Philippe Marty*

50 ans de sport et d'arts martiaux sur le campus d'Orsay


A leur tête, il y avait Michel Sirot (de 1967 à 2005, encore membre honoraire) et Yves Papelier (de 1973 à 1995, médecin à Béclère, chercheur INRIA).

La section Judo du campus, créée en 1967 par Yves Papelier (qui pratiquait aussi Aikido & Karaté) est une émanation du Racing Club de la Vallée, mené à l'époque par J.L. Rougé (qui était aussi directeur technique national FFJDA).

En 1973, F. Petitdemange ouvre une section Karaté qui, après une période de flou au début des années 80, sera brillamment reprise par Gilles Drion (kiné riverain ...), avant de connaître à nouveau un flou au début des années 2000.

En 1974, Michel Boureau (dont le fils Marc dirigea le service des sports de la mairie de Bures/Yvette, et actuellement celui de Villebon) et Yves Papelier démarrent une section Boxe Française, reprise dans les années 90 par Alain Sautreau (par ailleurs gradé en Quan Qi Do à Antony), puis dans les années 2000 par Ludovic Brulard (également à l'origine de la récente section de Capoëira).

Dans les années 80, s'ouvrent également des activités libres de Kempo (qui ne dura pas), Tae Kwon Do (le club de la ville d'Orsay est le doyen de France dans cette discipline et reste depuis au premier plan du palmarès national), et Aikido ; cette dernière a été reprise par l'actuel professeur Daniel Champeimont (fleuron de l'Aikido français, enseignant également à Bures/Yvette).

Les arts martiaux d'importation plus récente en France, tels que le Nanbudo (cf. plus bas) et les Arts Chinois (Taiji, Gongfu ...) ne sont pas en reste et ont su trouver leur place sur le campus. L'époque est même à présent tournée vers des pratiques plus modernes et gymniques comme la Capoëira, le Combat Chorégraphique, le Wushu de compétition ...


De tout temps, sports et sciences ont été intimes !


En 1985 a vu le jour sur le campus une division "sciences du sport" (enseignements en vue de préparer au CAPEPS ou aux autres métiers du sport, mais aussi à la recherche en biomécanique, neuromotricité, etc.) qui a finalement obtenu en 2003 un statut officiel d'UFR STAPS.

Paul Bonnet-Maury, pharmacien entre 2 guerres, docteur ès-sciences, fondateur du 1er labo de radio-protection à Orsay, était aussi un grand judoka. Il a notament été l'entraineur de Frédéric Joliot-Curie, ainsi que le fondateur de la Fédération Européenne de Judo (1946) puis de la FFJDA dans les années 60.

Yves Papelier, lui aussi honorable sportif et scientifique (cf. plus haut), a créé et promu le Trophée Bonnet-Maury (compétition de ski organisée par l'ASFLO) entre 1984 et 1990.

Maître Yoshinao Nanbu, grand karateka et judoka japonais, invité en France par Henri Plée en 1964, a suivi des études scientifiques à Orsay et y a dirigé pendant un temps la section Karate. En 1978, il fonde son école de Nanbudo, synthèse moderne et fluide de Karate, Judo, Kempo (Kung Fu japonais d'Okinawa) et Za-Zen (Tai Chi japonais) ; une section sportive des AS étudiants et personnels sera alors rapidement créée, la première section universitaire de France (et restera longtemps la seule ...).

Claude Louis Gallien, professeur en biologie du développement, fut champion de France universitaire en lancer de poids en 1967 et remporta d'autres titres hors université, tout autant que vice-président du CNOSF et plus récemment président de la Fédération Française de Sport Universitaire.

Cheikh Diop, fils de Cheikh Anta Diop (physicien et égyptologue sénégalais et l'un des précurseurs des méthodes au C14), a été étudiant et chercheur au CEA dans les années 1970, tout autant qu'un judoka émérite.

Plus récemment, Brice Guyart, médaillé olympique aux JO de Sydney, était étudiant en maths à Orsay.

Sans oublier de nombreuses expéditions à la frontière entre sports et sciences, qui sont organisées par des universitaires, comme les explorations spéléo-géologiques, etc.

L'université, fac de sciences ou d'autres disciplines, c'est aussi la culture du sport POUR TOUS. Car si "le haut niveau" est la vitrine de toute fédération sportive, universitaire ou non, il ne faut pas oublier tous ces amateurs et passionnés qui sont le coeur de nos pratiques et de nos institutions, et dont le travail, sportif ou administratif (parfois les deux à la fois !), n'est en rien inférieur à celui fourni par les élites ; les résultats semblent peut être plus modestes, mais c'est qu'ils sont dilués dans la durée, ou la géographie ou parmi d'autres activités. "Sprinters" ou "Coureurs de Fond", excellence de la performance ponctuelle ou pérénité de l'engagement associatif, tous ont leur place, leurs forces et leurs faiblesses, et SURTOUT complémentaires et indissociables.

Un esprit sain dans un corps sain ... Oeuvrons ensemble pour préserver longtemps ces valeurs, ces compétences, et ces espaces-temps de pratique !!!


Que soient ici remerciés pour leur mémoire, leur aide et leur soutien, ainsi que leurs contributions tant scientifiques que sportives ou administratives :


article rédigé en avril 2005 à l'occasion du 50aire du campus d'Orsay
* Dr. en astrophysique et Moniteur fédéral de Gong Fu Wushu